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- Adaptation française en vers, introduction et notes de Benito Pelegrin.Livre neuf.
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Le PressBook de B. Pelegrín : Essais sur le Baroque
Revue de presse des livres de Benito Pelegrín, écrivain, dramaturge, chroniqueur culturel et professeur émérite de l'Université de Provence. Essais sur le Baroque: D'UN TEMPS D'INCERTITUDE, EUROPE, XVIe-XVIIIe SIECLES, Ed. Sulliver, 2008, 320 p. et FIGURATIONS DE L'INFINI. L'ÂGE BAROQUE EUROPÉEN, Paris, Editions du Seuil, 2000, 456 pages, Grand Prix de la Prose et de l'essai 2001.
jeudi, février 25, 2010
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samedi, février 09, 2008
D'un temps d'incertitude
Europe / XVIe - XVIIIe siècles
code EAN :9782351220252
L’Europe baroque, écartelée entre Vieux et Nouveau monde, Réforme et Contre-Réforme, Foi et Science, et leurs dogmes opposés, au milieu des conflits, de la perte des repères, répond diversement aux incertitudes des temps par des certitudes politiques d’une société où l’Etat fonctionne comme une famille et la famille, comme un Etat : absolutisme et patriarcat, incarnés par la figure du patriarche, du roi, culte de l’homme fort pour peuple enfant.
Mais, contrairement au Classicisme tourné vers le passé, le Baroque, épris de nouveauté, invente, magnifie la mode, glorifie le « jeunisme » (Don Juan), parie sur l’avenir, mise sur le progrès et met en procès le patriarche. Après avoir conquis le monde et le ciel, il explore les nouvelles découvertes des terres inconnues de l’âme, de la conscience et de l’imaginaire, avec les mystiques, conquistadors du ciel, les casuistes, les utopistes et les romanciers. La rhétorique des passions envahit tous les arts, gagne la politique et la société du spectacle et du Moi, de l’image, de l’illusion.
AVIS DE L'ÉDITEUR :
À travers personnages de fiction et personnes historiques, poésie, théâtre et opéra, ce livre nous rapproche par sa foisonnante érudition d’une époque dans laquelle la nôtre plonge ses racines. On redécouvre ici un nouveau visage du Baroque, moins morbide qu’ivre de vie. L’écriture inspirée de Benito Pelegrin transcende les genres, et fait de cet essai multidisciplinaire une œuvre littéraire majeure.
Paru janvier 2008
Échos critiques :
Radio, France Culture : Benito Pelegrin évoque le sujet de son dernier ouvrage, d'Un temps d'incertitude (jeudi 6 mars 2008, de 15h à 16h) - (mercredi 5 mars 2008)
France Culture, jeudi 6 mars 2008, de 15h à 16h. Invité du magazine "A plus d'un titre" présenté par Jacques Munier, l'écrivain Benito Pelegrin qui est également rédacteur pour classiquenews.com, évoque le sujet de son dernier livre, D'un temps d'incertitude, consacré à l'époque baroque (Ed. Sulliver, 320 pages, parution: janvier 2008). L'auteur qui a présenté et traduit "Baltasar Gracian: Traités politiques, esthétiques, éthiques" (Ed. du Seuil, 940 pages. Parution: octobre 2005), a adapté en vers et présenté l'ouvrage de P. Calderon de la Barca, La vie est un songe (Ed. Autres Temps, 126 pages. Parution: 2000). Grand connaisseur des fantasmes poétiques et de l'esthétique baroque, Benito Pelegrin raconte à sa manière et dans une langue ciselée les caractères marquant de la civilisation baroque: récits des événements, faits historiques et étapes de la conscience philosphique, histoire de la pensée et de la culture dont témoigne aussi l'écriture musicale... Aux incertitudes du temps (des guerres, des épidémies...), l'homme baroque s'érige dans ses certitudes: rapport au temps et à l'espace (temps mesuré grâce aux pendules, géographie des conquêtes tenue par géomètres et cartographes...), figure volontaire et libre de Don Juan... Lecture capitale.
classiquenews.com ( Rubrique Lire, "Dépêches")
Ce qui est sûr, c'est qu'il s'agit d'un livre érudit; un de ceux que l'on referme avec l'agréable sentiment d'avoir appris. Dans le plaisir d'une belle écriture, ce qui est le rare privilège de quelques bons professeurs! Difficile de rendre compte du foisonnement de l'ouvrage, pourtant ordonné comme une démonstration discrète: en première partie, une fresque de la période baroque, dans sa plus large acception, «entre deux grandes secousses, la Révolution française en aval (…) et la Renaissance et ses grandes découvertes en amont». Une vraie merveille de parcourir un aussi vaste panorama qui englobe l'histoire, la littérature, les sciences, les arts, la politique et de se faire ainsi une idée de la dynamique d'une période. Car, au-delà des connaissances littéraires et historiques rappelées dans ces pages, cette partie donne une idée plus nette du temps, des enjeux et des forces vives et souvent cachées qui ont forgé la période dite baroque. Dans ce voyage, on croise aussi bien Copernic et Bruno Giordano que Pascal, Kant et Descartes et on comprend mieux leurs doutes, leurs convictions et leurs luttes. Ces grands esprits retrouvent un peu du sang et de la chair qui leur font parfois défàut dans la sèche vision de l'histoire.
Et c'est justement sur les égarements de la chair que s’ouvre la seconde partie du livre, avec pour guide le maître ès fantasmes qu'est Don Juan. Personnage baroque flamboyant, vision d'un monde qui vacille et jette ses derniers feux avant de sombrer...dans la modernité? C'est là l'ultime artifice, magistral, de Benito Pelegrín : tout en nous entretenant aimablement du Baroque, il ne manque pas de le relier à notre temps, en petites références assassines : «comme les États-Unis aujourd'hui, l'Espagne fait moins la politique que la police du monde, ou de comparer les travestis de la cour du Roi Soleil à l'univers d'un Pedro Almodovar.. .
Alors, baroque notre temps? Ce qui est certain, c'est que ce livre montre la gestation des chimères qui, devenues grandes, nous tiennent encore compagnie aujourd'hui.
SYLVIA GOURION, ZIBELINE, N° 6, Livres, p. 56.
LE MAGAZINE DE L'OPÉRA BAROQUE
D'un temps d'incertitude de Benito Pelegrin
Une évocation, pleine d'érudition, des mille et une facettes du Baroque
aux Éditions Sulliver.
LA REVUE MARSEILLAISE DU THÉÂTRE
Faisant suite à la lecture débat organisée le 18 avril à l'initiative de Horizontes del sur, à la librairie Histoire de l'œil à Marseille, où Jean-Claude Nieto lisait avec la justesse et la sensibilité qu'on lui connaît des extraits de textes de Benito Pelegrín, notamment de son livre sur l'infini, nous vous présentons ici son avant-dernier livre puisque, depuis, est paru au Seuil, le Criticon de Gracián, traduit, commenté et préfacé par Benito Pelegrín.
Benito Pelegrín, professeur émérite des universités, critique musical, écrivain, dramaturge, poète et musicologue, spécialiste du Baroque, vient de sortir son ouvrage intitulé d’Un temps d'incertitude en Europe aux XVIe- XVIIIe siècles aux Editions Sulliver. Auréolé de récompenses et de prix (citons les grand prix Calbairac de la Prose 2001 et prix Jules Janin de l'Académie française 2006 pour ses derniers livres Figurations de l’infini. l’Âge baroque européen (Seuil, 2000) et Traités politiques, esthétiques, éthiques de Baltasar Gracián (Seuil, 2005), ce professeur à la plume enchantée et enchanteresse se fait ici encore l'ardent défenseur du Baroque. Ce dernier, « avec son aurore glacée du maniérisme et le crépuscule rose et mousseux du rococo », ne qualifie pas une période morbide et pessimiste de la culture européenne située entre Renaissance et Révolution mais une époque ivre de vie au cours de laquelle on assiste à une re-naissance de la pensée, des arts, des religions et de la politique.
En effet, ces temps passés paraissent taraudés d'incertitude : la religion (protestants versus catholiques) divise et ensanglante l'Europe et les royautés apparaissent à leur crépuscule, proches de leur perte (entre la monarchie bling bling du Roi-Soleil en France et l'accroissement du pouvoir du Parlement anglais). Cependant, un souffle nouveau, riche en découvertes (au sens large du terme), balaye notre Europe et secoue ses certitudes avec Thomas More (et son Utopie) pour la société, Copernic puis Galilée pour la science, et Machiavel pour la politique (combattu pour sa pensée politique évacuant la morale mais largement pratiqué), la découverte de l'infiniment petit et la peur de l'infiniment grand, le doute et le cogito cartésien....
Comme le démontre avec précision Benito Pelegrín, le Baroque, inspiré par ces découvertes et questionnements, épris de nouveauté, mystique et passionné, explore la conscience, l’inconscience (l'âme), les passions et l'imaginaire que ce soit dans les arts qui glorifient le jeunisme (à l'image d'une célèbre fïgure de son époque : Don Juan) ou ailleurs.
Etudiant dans une première partie, le temps de l'incertitude baroque avec une analyse approfondie du contexte historico-politique du XVle au XVlIIe siècle, l'auteur nous plonge avec passion dans cette époque envoutante, fleurissante et pourtant mal connue de notre civilisation, nous citant philosophes, penseurs, artistes, politiques et Européens de la constellation baroque... Puis dans une seconde partie, plus poétique, dans laquelle, à côté de personnes historiques, il convoque des personnages de fiction romanesques et théâtraux, il nous dévoile l'incertitude du temps. Cette dernière est inhérente à l'enthousiasme que le Baroque porte à la jeunesse, à la nouveauté, à la modernité, à l'apparat, à la démesure et aux passions : elle devient alors le principe même du Baroque et son sage credo face à l'ambiguïté du monde et des hommes.
Cette incertitude du temps, symbolisée par le miroir plat, offrant un fidèle reflet de l’image, et l'horloge, invention révolutionnaire de cette période, fait basculer l'homme baroque dans la modernité temporelle : il intériorise ce temps qui passe, que l'on peut désormais mesurer avec précision, et l'image physique de la progressive dégradation qu'il entraîne. A l'inverse d’aujourd'hui où l'on est jeune plus longtemps, on devenait vieux plus vite, la vieillesse durait donc plus longtemps, longue saison des crépuscules.
Au final, ce livre fort bien écrit, érudit mais s'adressant à tous, ne peut nous laisser indifférents tant l'époque décryptée nous semble les racines de la nôtre.
Diane Vandermolina
LE SFUMATO, LE FLOU DE L'ÉPOQUE BAROQUE À TRAVERS LE REGARD MULTIDIMENSIONNEL DE BENITO PELEGRÍN
par GIUSY DE LUCA
Benito Pelegrín, D'un temps d'incertitude, Paris, Éditions Sulliver, 2008, 319 pages, EAN 9782351220252.
En forme de présentation
Avec cet ouvrage Benito Pelegrín donne une vue circulaire de “cette large et centrale époque baroque, avec son aurore glacée du Maniérisme et le crépuscule rose et mousseux du Rococo, du dernier tiers du XVIe siècle au milieu du XVIIIe, entre Classicisme renaissant et Néo-classicisme prérévolutionnaire”.
L'auteur ouvre son champ d'analyse à la géographie, à l'histoire, à la culture européennees et montre que cette Europe “déchirée religieusement et politiquement” est “unifiée par la culture et la conscience d'accéder à un ordre nouveau du monde par les Découvertes”. Il y a un fil rouge dans tout le texte : le temps et sa ligne sans arrêt. Du moment de sa naissance au présent, le Baroque n'est pas vu comme un phénomène isolé mais s'insère dans une continuité temporelle. D'ailleurs on fait des divisions, on donne des étiquettes pour des raisons scolaires mais en réalité chaque phénomène culturel fait partie d'une chaîne qui est liée au passé et au futur. “Tout se tient” aurait dit mon professeur de philologie.
L'unité du texte est construite sur deux grandes idées abstraites : le temps et l'incertitude. L'ouvrage se décompose en deux grandes parties : Temps de l'incertitude et Incertitude du temps. La première est historique : les guerres de religion, la Contre-Réforme ou la résistance de l'Église au progrès ; les conquêtes scientifiques et les doutes face à un monde qu'on ne cesse pas de découvrir, d'explorer. La seconde partie, à travers l'ambivalence du personnage de Don Juan, est centrée sur le temps physique de la personne : l'homme face à la certitude d'une fin et l'incertitude de sa durée de vie.
Temps de l'incertitude
Cette première partie est composée de huit chapitres: I) Le temps ; II) L'espace ; III) L'espace mental (1) : l'univers infini de l' âme ; IV) L'espace mental (2) : les terres inconnues de la conscience ; V) L'espace mental (3) : les terres inconnues de l'imagination ; VI) Espace et temps du Je-ne-sais-quoi ; VII) L'empire des passions ; VIII) Le règne de l'illusion.
Le temps est celui des incertitudes politiques, religieuses, culturelles. Tout est mis en doute. On commence avec la religion. Après la Réforme on peut affirmer que l'“unité religieuse [est ] perdue à jamais”. La Contre-Réforme tente de donner un ordre à une Europe qui désormais est divisée. Charles Quint, en 1530, lorsqu'il se fait couronner Empereur à Bologne, avait rêvé de joindre la couronne temporelle à la couronne spirituelle. Son rêve ne se réalise pas. On assiste à des guerres de religion qui déchirent l'Europe. En France, on massacre les protestants et en Angleterre les catholiques. L'Italie est morcelée en petits états rivaux et reste simplement un musée en plein air. Mais c'est en Italie que la réflexion politique joue un grand rôle. Le Prince de Machiavel est publié en 1532 et à partir de ce texte beaucoup d'autres paraîtront. On sépare le moral du politique et Jean Bodin avec ses six livres de La République (1576) choque le public de l'époque. Les intellectuels justifient l'absolutisme, le légitiment et ils trouvent des sources religieuses pour accepter la soumission au tyran.
L'espace à l'époque baroque est celui des mondes nouveaux, celui des limites indéfinies. “La Renaissance découvre, le Baroque explore”. Du géocentrisme on passe à l'héliocentrisme. La physique se mélange à la métaphysique, l'astronomie à l'astrologie : Louis XIV est le Roi-Soleil, l'astre qui donnera un ordre nouvel à l'Univers. Et l'Univers est composé de mondes infinis selon Giordano Bruno. À cause de cette idée hérétique, ce philosophe sera brûlé sur un bûcher inquisitorial au centre de Rome. Les penseurs s'interrogent sur l'infiniment petit et l'infiniment grand : le ciel et la terre sont au centre de leurs pensées. Un tableau de Vermeer, Le Géographe et L'Astronome, illustre bien l'occupation et préoccupation de beaucoup de savants de l'époque. Il y a “cette vertigineuse irruption de l'infini qui ébranle les certitudes” et que l'on retrouve dans le roman de Comenius Le labyrinthe du monde, dans les Emblèmes politiques de Saavedra Fajardo, et même dans le Cannocchiale aristotelico (1653) de Tesauro. L'homme existe dans l'incertitude de son être, il est en suspension. Montaigne déclare “toute humaine nature est toujours au milieu, entre le naître et le mourir, ne baillant de soi qu'une obscure apparence et ombre, et une incertaine débile opinion”. L'incertitude, ou la conscience de ne pas pouvoir aboutir à la perfection, même dans l'écriture, est bien exprimée, entre autres, dans la “Note au lecteur” du dernier tome du Criticón de Gracián. Celui-ci dit rêver “d'un roman si court qu'on le saurait par coeur, et si long qu'on ne cesserait jamais de le lire”. Idée de la littérature qui arrivera jusqu'à nos jours avec le labyrinthe de Jorge Luis Borges.
L'âme est un univers infini, un territoire inconnu que les mystiques sondent. Thérèse d'Avila dans ses Moradas utilise des “figures de l'esprit” pour mettre en mots le silence de l'âme. Ignace de Loyola fait une “recréation mentale, à partir d'images ou de lectures, des lieux saints précis où vécurent le Christ, sa mère et les saints, pour tenter même d'en respirer et sentir, d'en goûter les parfums, odeurs et saveurs : faire vivre le lieu en le nommant, par la parole”. Jean de la Croix, un siècle plus tard, imagine des échelons pour atteindre la paix et la contemplation du monde intérieur. L'homme est égal au néant dans la pensée de Pascal.
Pour explorer les terres inconnues de la conscience, ou la conscience face à Dieu, on retrouve face à face deux grands groupes religieux: les jésuites et les jansénistes. Le libre arbitre contre la prédestination. D'un côté le “pessimisme protestant et janséniste, sceptique sur la faculté de l'homme à s'améliorer tout seul” de l'autre l'optimisme jésuite et la possibilité de l'homme de se parfaire lui-même. Une querelle qui durera longtemps et que Molière mettra en ridicule dans son Tartuffe.
Les terres inconnues de l'imagination sont décrites dans les romans utopiques qui ont leur modèle dans l'Utopie de Thomas More publié en 1516. Le roman utopique est un genre qui connaît un grand succès et qui possède ses lois : “lieux clos, île, souvent ; construction géométrique et emboîtée de chaque élément, rouage précis dans le mécanisme politique, social”. Ces règles sont respectées dans la Città del Sole (rédigée en prison entre 1602-1626) de Tommaso Campanella, dans La Nouvelle Atlantide (1627) de Francis Bacon et dans beaucoup d'autres romans de ce genre. À côté de ces utopies mathématiques il existe aussi des utopies libertines, c'est-à-dire des romans comme La Terre Australe connue (1676) de Gabriel de Foigny où il y a une société sans règles. À côté de ces mondes imaginaires il y a les salons galants, réels ceux-ci, où des gentilshommes et des dames s'amusent à expliquer les mouvements du coeur. Pour en donner une explication ils utilisent des procédés allégoriques. Madeleine de Scudéry dans sa Clélie (1654-1669) crée une “carte du pays et des lieux d'Amour, de ses chemins sentimentaux et traverses diverses”. Ce roman est une source d'inspiration pour beaucoup d'écrivains. Sur sa lignée, on a la Carte du Royaume de Coquetterie de l'abbé d'Aubignac ou la Carte du Royaume d'Amour (1659) de Tristan l'Hermite. Toute cette mode des cartographies tendres et délicates sera tournée en ridicule à la fin du XVIIe siècle par des écrivains comme Bussy-Rabutin qui, en 1668, écrira la Carte du Pays de Braquerie. Toute cette production littéraire veut nommer les territoires inconnus de l'imagination. Quelle place reste-t-il alors pour le moi ?
L'époque Baroque est celle du Je-ne-sais-quoi. Pascal se demande “Qu'est-ce que le moi?” et Andrenio dans le Criticón de Gracián s'interroge et dit ne pas se connaître. L'homme a trop de limites et Racine “traduit baroquement l'insuffisance de la raison humaine : 'Ainsi l'homme ici-bas n'a que des clartés sombres'”. Juana Inés de la Cruz décrit dans ses poèmes son désordre intérieur ainsi que la religieuse portugaise de Guilleragues. Celle-ci écrit: “Je ne sais ni ce que je suis, ni ce que je fais, ni ce que je désire. Je suis déchirée par mille mouvements contraires”. De l'Europe à l'Amérique on exprime les contradictions du moi. De l'Orlando Furioso d'Ariosto au Don Quichotte en passant par le Tasse, le XVIIe siècle souligne la perte d'identité de l'individu et le sentiment tragique de l'être humain fragmenté. Pour faire face à cette perte de références beaucoup d'esprits choisissent le retrait du monde et s'abandonnent à une foi aveugle. Saint Jean de la Croix en est un exemple. Et c'est ce Saint qui affirme le Je-ne-sais-quoi “paradoxale affirmation d'un sujet, je, confirmé comme volonté de savoir dire rêveusement, nébuleusement, ce qu'il sait ne pas savoir dire en certitude”. Ce Je-ne-sais-quoi devient un cliché aussi dans le genre théâtral. On le retrouve dans L'Incoronazione di Poppea de Monteverdi, dans Le Mariage de Figaro et chez beaucoup d'autres compositeurs baroques pour exprimer les affects, les passions qu'on ne peut pas nommer ou expliquer avec la raison.
Mais c'est avec la raison que l'on veut expliquer l'empire des passions. Il n'y a pas une nette distinction entre la raison et la passion. Pelegrín affirme que “la raison n'est qu'une passion”. La physionomie, qui connaît un grand succès à l'époque Baroque, est une étude rationnelle des passions de l'homme. Savonarole avait écrit un Speculum physionomie en 1450 et Gerolamo Cardano écrit vers 1560 une Metoscopia. Dans ce texte fascinant il applique l'astrologie à l'homme et il établit une carte des signes en étudiant, par exemple, les grains de beauté “comme des astres ou des constellations qui permettent de formuler un diagnostic psychique ou vital”. En Italie, Giambattista Della Porta publie Della Fisionomia dell'Uomo, en 1586, traité qui devient très populaire. Della Porta montre les analogies qui existent entre les hommes et les animaux, les correspondances entre les choses et les êtres et il insère dans son texte des illustrations. Cette passion pour l'explication du caractère de l'homme conduira au texte de Lavater L'Art de connaître les hommes par la physionomie publié à l'époque des Lumières ; et au livre retentissant de Cesare Lombroso L'Uomo delinquente paru en 1876. Ce qu'il faut retenir de la somatisation des passions est que celles-ci peuvent être dissimulées. Et comme l'individu a cette capacité de dissimulation ainsi l'art peut donner l'illusion des choses. “Nous en arrivons à une sorte de grammaire visuelle de la passion dans les arts représentatifs, sculpture, peinture : le corps devient un code, une rhétorique avec ses figures (ses visages, ses faces : en surface), avec sa gestuelle, ses couleurs au sens rhétorique et pictural. [...] Le Baroque peint ce qui meut, émeut, l'émotion, le mouvement”. Et le mouvement est aussi celui de la voix et de la musique. Le comte Giovanni de Bardi propose “une typologie humaine des tessitures vocales” et trouve, par exemple, que dans la voix grave résident le lent et le somnolent. À la fin du XVIe siècle naît le melodramma qui sera capable d'émouvoir les esprits. L'Italie est la patrie de l'opera et Monteverdi avec son Orfeo illustre parfaitement l'art de persuader le public. Lope de Vega, en 1609, présente un Art nouveau pour faire du théâtre pour notre temps, dans lequel il théorise “un répertoire de figures rhétoriques propres à exprimer des affects, des passions transposables à la scène”. Et à côté des figures rhétoriques on a aussi tout un répertoire d'effets somatiques stéréotypés qui traduisent sur scène les différentes passions et qui survivront jusqu'à nos jours.
Le théâtre n'est qu'une illusion et la vie elle-même est une illusion. Dans La Vie est un songe Caldéron exprime de manière exemplaire la confusion entre rêve et vie, réalité et fiction. Paradoxe de l'humanité toute entière qui, pour échapper à sa propre vie, fait de l'existence une oeuvre d'art : Gracián affirme que l'art a été le premier emploi de l'homme au paradis. Les oeuvres théâtrales deviennent le genre de l'illusion par excellence. Et on peut citer L'Illusion comique (1635-1636) de Corneille pour comprendre comment les écrivains aiment jouer avec l'illusion de la scène. La scène constitue l'endroit où des machines toujours plus perfectionnées et des effets spéciaux impressionnent les spectateurs. Des ingénieurs italiens travaillent en France et surprennent le public: “Gaspare Vigarini construit une salle spéciale et spacieuse, entre Louvre et Tuileries, de sept mille places [...] Le 'sorcier' Giacomo Torelli, ingénieur de l'Arsenal de Venise, célébré dans toute l'Europe pour ses ingénieuses machines, en fabrique de gigantesques qui font l'effroi et l'admiration des Parisiens.” Même les identités sexuelles sont confondues : on retrouve les fameux castrés qui jouent le rôle de jeunes femmes. Mais le grand joueur de l'illusion est le personnage de Don Juan. Celui-ci fait basculer toutes les certitudes avec son jeu amoureux, avec sa capacité de séduire et de créer une illusion d'amour. On est à l'aube de la modernité et à l'aube de l'incertitude de l'homme face à son destin..
Incertitude du temps
La deuxième partie du livre de Pelegrín est composée de neuf chapitres qui illustrent la modernité et la nouveauté du Baroque. Le premier est centré sur le temps mesuré par l'homme et le temps compté pour lui. D'un côté il y a l'éternité et de l' autre côté il y a les limites de la vie humaine. Don Juan serait “le pêcheur qui a choisi l'instant contre l'éternité” selon Micheline Sauvage. Par contre Benito Pelegrín affirme que Don Juan ne renonce pas à l'éternité, il “ne renonce à rien, il veut tout, toutes, il veut l'un et l'autre, il veut jouir du moment et se ménager, à son gré, une pieuse et sûre retraite”. Ce personnage croit à des accomodements avec le ciel mais en termes moraux la réponse n'est pas si simple. Si Don Juan peut se sauver c'est simplement parce qu'il y a une idée de prédestination d'origine augustinienne qui affirme que tout est joué d'avance et que les actes humains ne changent rien à la damnation ou au salut.
Le second chapitre montre la nouveauté de l'époque Baroque. C'est l'époque de la célèbre Querelle des Anciens et des Modernes qui voit l'opposition des partisans des dogmes contre les esprits ouverts aux nouveautés. Ceux qui “préféraient les rassurantes recettes artistiques éprouvées aux éprouvantes incertitudes de l'innovation” comme La Fontaine, Boileau, Bossuet, Racine, La Bruyère. Et les Modernes comme Perrault et Fontenelle qui, en 1668, publie une Digression sur les Anciens et les Modernes et attaque la “superstition” de l'Antiquité.
Dans le troisième chapitre, Nouveau, moderne: Manifestes de la nouveauté, Benito Pelegrín revient au début du XVIIe siècle en Italie. A cette époque-là se manifeste un grand désir de nouveauté dans “de vrais manifestes modernes” comme le Dialogue de la musique ancienne et moderne (1581) de Vincenzo Galilei ou le Discours sur la musique de son temps (1628) de Vincenzo Giustiniani et le traité de Pietro Della Valle “au titre révélateur: Musique de notre temps qui n'est en rien inférieure, et même supérieure à celle du temps passé (1640)”. En littérature le Don Quichotte “ouvre un chapitre de l'histoire du roman: la modernité”. La modernité se révèle aussi dans la construction des théâtres. En Angleterre Cuthbert Burbage construit le théâtre “en forme symbolique de cercle” pour la gloire de Shakespeare, anti-aristotélicien par excellence. La science connaît une vraie révolution avec Galilée, Kepler, Bacon. Le Père Garasse attaque tous ces nouveaux savants, tous ces libertins dans sa Doctrine curieuse des beaux esprits de ce temps publiée en 1623. Parmi les chantres de la nouveauté il y a le jésuite Baltasar Gracián. Celui-ci affirme un idéal d'Honnête Homme capable de s'adapter à toutes les nouveautés, un “Homme dans son siècle”.
Le quatrième chapitre est centré sur la mode. On observe plusieurs définitions de la mode à l'époque Baroque. Furetière dans son Dictionnaire dit qu'il s'agit des “manières de s'habiller suivant l'usage reçu de la Cour”. Au théâtre beaucoup de pièces mettent en scène cette idée d'être à la mode: La Coiffeuse à la mode, le Mariage à la mode, L'Épouse à la mode, La Veuve à la mode, Le Philosophe à la mode. Une parodie de toutes ces manières se retrouve dans les deux pièces de Molière : Les Précieuses ridicules et l'École des maris.
Du culte du nouveau à la culture du temps est le titre du cinquième chapitre qui traite des découvertes du XVIIe siècle. Parmi celles-ci, l'auteur parle du miroir et de “la mise au point en 1658 de la première horloge à pendule, à une seule aiguille” par Huygens. C'est la naissance d'une nouvelle temporalité : le temps cadencé et lent du quotidien.
L'idée du temps va avec celle de l'âge et Benito Pelegrín étudie cette problématique dans le sixième chapitre : La longue saison des crépuscules. Le Baroque est l'époque où la limite de la jeunesse masculine est fixée à quarante ans et celle de la femme à vingt-cinq ans. L'auteur rappelle un dialogue concernant l'âge dans “le plus long roman de la littérature française”, Artamène ou le Grand Cyrus (1649-1653) de Madeleine de Scudéry. Dans ce roman la jeune Amathilde s'adresse à la vieille et sage Glacidie et dit vouloir mourir à vingt ans plutôt que vieillir. Chez Théophile de Viau on trouve des images très fortes de la femme vieille assimilée aux sorcières et à la mort: “Seiche pièce de bois, triste ordonnance d'os, / Ventre maigre et fleury, vieil ratelier du dos, / Portrait vif de la mort, portrait mort de la vie.” Toutefois il y a des femmes qui séduisent grâce à la beauté de leur âge. Un exemple pour tous: Diane de Poitiers qui à 39 ans devient la maîtresse du roi Henri II. Enfin des vers de Mainard adressés à La Belle Vieille montrent qu'il y a une stricte minorité qui considère la vieillesse un second printemps: “Regarde sans frayeur la fin de toutes choses, / Consulte ton miroir avec des yeux contents. / On ne voit point tomber ni tes lis ni tes roses, / Et l'hiver de ta vie est ton second printemps.”.
Le septième chapitre, L'ère des pères, est centré sur le contraste entre les pères autoritaires et les filles opprimées. Pelegrín examine ce conflit en donnant des exemples tirés de la vie réelle et du théâtre. Le XVIIe siècle se révèle un siècle cruel pour les vieils hommes et les vieilles femmes et cruel aussi pour les jeunes filles. Celles-ci pour échapper aux volontés autoritaires des pères, qui souvent veulent les marier à des setuagénaires, choisissent le couvent ou s'échappent. Parmi beaucoup d'exemples il y a celui d'Hortense Mancini qui, mariée à quinze ans à un vieil homme, s'enfuit en Italie. Au théâtre, la figure de Don juan est emblématique par rapport au conflit pères-filles. Il est le héros qui libère les filles de leur état de soumission et qui défie Dieu, les pères, les maris au nom de la liberté. Ce personnage va contre toutes les autorités et le XVIIe siècle avait besoin d'un personnage rebelle. Il ne faut pas oublier que ce siècle est marqué par l'autorité absolue. C'est “le siècle de Louis XIV”, selon la célèbre définition de Voltaire, et c'est aussi l'époque du pape Urbain VIII. Ces deux hommes vivent très vieux comme Richard Cromwell ou le roi de Pologne. Le XVIIe siècle exalte la jeunesse mais connaît aussi la longévité de quelques individus qui jouent un rôle politique très important: une vraie gérontocratie.
Combat de coqs, soleil couchant est le titre du huitième chapitre qui s'ouvre avec un paragraphe sur les figures de vieux monarques qui pour continuer tranqullement leur existence font payer “en vie à l'héritier pressé”. Cyrano de Bergerac dans ses États et Empire de la Lune (1655) attaque le respect pour les vieillards au nom de la jeunesse. Il touche là un conflit archétypal que Corneille met en scène dans Le Cid (1637). C'est le conflit entre Don Diègue, père de Rodrigue, et le plus jeune père de Chimène, Don Gomes. Rodrigue, jeune coq, tue son beau-père. Il s'agit d'une actualisation du complexe d'Oedipe que le théâtre baroque impose sur scène et que Didier Souiller a étudié dans son livre La littérature baroque en Europe. La rivalité amoueruse entre père et fils on la retrouve aussi dans le Dom Carlos (1672) de l'abbé de Saint-Réal qui raconte l'histoire des amours malheureuses entre Philippe II, fils de Charles Quint, et Élisabeth de France, fille d'Henri II. Histoire mélangée à la légende qui a inspiré entre autres: Filippo (1783) de Vittorio Alfieri ; Don Carlos (1787) de Friedrich Schiller et Don Carlos (1867) de Giuseppe Verdi. Un autre texte qui illustre le conflit père fils est Le Roi Lear (1605) de Shakespeare où il y a un “vieux roi déchu, devenu fou, réduit à errer dans la lande” et qui vit la vieillesse comme une “débâcle”.
B. Pelegrín dans son dernier chapitre, L'Âge des barbons, traite de ces vieillards qui se définissent moins par la barbe que par leur plus grande faiblesse: “ils sont amoureux d'une jeunesse”. Molière a donné des portraits inoubliables de ces barbons. Dans L'École des maris (1661), il met en scène les idées différentes de deux frères qui discutent sur la manière de séduire les femmes ; dans L'École des femmes, Arnolphe, le vieux barbon, a une passion pour une jeune fille. Le XVIIe siècle essaie de découper les âges de l'homme pour en définir les traits caractéristiques. Furetière, dans son Dictionnaire, donne une définition de chaque âge: “L'âge d'innocence, l'âge tendre, c'est jusqu'à sept ans. L'âge de raison, l'âge de puberté, c'est l'âge nubile au dessus de quatorze ans. La fleur de l'âge, c'est la jeunesse jusqu'à 30 ans. La force de l'âge, l'âge meur, l'âge viril jusques à 50 ans [...] L'âge décrépit, c'est au dessus de 75 ans. Entre deux âges, c'est à 30 Ans”. Corneille décrit avec les mots suivants son état de vieil homme qui, tout en aimant, doit accepter la victoire de ses jeunes rivaux : “Quel supplice d'aimer un objet adorable / Et de tant de rivaux se voir le moins aimable!”. Et dans ses Stances à Marquise il parle de son dépit amoureux en rappelant à la jeune femme l'inéluctable loi naturelle : “Le temps aux plus belles choses / Se plaît à faire un affront, / Et saura faner vos roses / Comme il a ridé mon front”. Peut être la seule certitude humaine: reconnaître qu'avec le temps tout s'en va et que même la beauté la plus resplendissante devient fanée.
Un avis au lecteur en forme de conclusion
Livre riche de références certainement, D'un temps d'incertitude est un texte qui invite le lecteur à un grand voyage à travers le temps. Son auteur ne se limite pas simplement à analyser l'époque baroque mais ouvre sa perspective vers la modernité et vers le passé, un “survol interrogatif de trois siècles” et un rapprochement avec le présent “tout en admettant que le passé ne peut être la règle pour l'avenir ni l'expérience du présent”. Comme tous les livres qui explorent le passé et le présent, avec une perspective très vaste, celui-ci laisse un vide. Remplir ce vide coïncide avec une volonté de recherche et d'approfondissement de la part du lecteur. Il y a mille et un renvois à des personnages, des textes et des auteurs inconnus ou peu connus sur lesquels on voudrait en savoir plus. On ferme ce livre pour l'ouvrir plusieurs fois et pour en ouvrir beaucoup d'autres : cela est une réussite, une invitation à la lecture.
De l'ouverture d'idées, à la richesse d'information jusqu'au style attrayant de Benito Pelegrín, on peut énumérer plusieurs qualités de ce livre. Parmi celles-ci, j'insère aussi l'index des noms cités. Tout chercheur y peut puiser des renseignements sans feuilleter le livre da capo a fondo. On connaît la passion des chercheurs pour l'accumulation de livres et de références et ce livre se prête parfaitement à la lecture-référence des chercheurs spécialistes et à la lecture-plaisir des amateurs de livres. On peut bien sûr renverser les deux lectures et les deux catégories de lecteurs.
par Giusy De Luca
Publié sur Acta le 25 novembre 2008
Françoise Poulet, Parutions.com – le 10.03.09
''Plus oultre''
Benito Pelegrín D'un temps d'incertitude
Sulliver - Archéologie de la modernité 2008 / 26 € - 170.3 ffr. / 319 pages
ISBN : 978-2-351-22025-2
FORMAT : 14cm x 21cm
L'auteur du compte rendu : Françoise Poulet est une ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon. Agrégée de lettres modernes, elle est actuellement allocataire-monitrice à l'Université de Poitiers et prépare une thèse sur les représentations de l'extravagance dans le roman et le théâtre des années 1630-1650, sous la direction de Dominique Moncond'huy.
«Encore un livre sur le baroque !» : ainsi commençait déjà, en 1988, l'ouvrage de Didier Souiller intitulé La Littérature baroque en Europe. En effet, depuis les travaux fondateurs de Jean Rousset sur cette notion dans les années 1950, les recherches s'étaient multipliées, au risque de faire du baroque, terme exogène – car introduit entre autres par l'historien d'art Heinrich Wölfflin à la fin du XIXe siècle –, une étiquette mal définie, accolée a priori à une époque dont la réalité était tout autre (à tel point que Jean Rousset s'insurgera contre cette approche réductrice dans un chapitre de L'Intérieur et l'extérieur intitulé «Adieu au baroque ?»). C'est donc avec prudence et sans mentionner le terme de baroque dans son titre que Benito Pelegrín nous livre ici un nouvel ouvrage sur cette période, qui s'étend selon lui du dernier tiers du XVIe siècle au milieu du XVIIIe siècle, du Maniérisme au Rococo, de la Renaissance à la Révolution.
Professeur émérite, mais aussi musicologue, écrivain, poète et dramaturge, Benito Pelegrín est spécialiste du Baroque et du Néo-Baroque. Ce livre se définit comme le prolongement de ses travaux précédents sur cette période, notamment Figurations de l'infini, l'âge baroque européen (Seuil, 2000), auquel il renvoie fréquemment. Comme Didier Souiller, Pelegrín ne considère en aucune façon ce que l'on nomme baroque comme un phénomène franco-français, ou encore limité à un seul champ artistique, que ce soit l'architecture ou la littérature : il s'agit d'une esthétique, et même plus largement d'un courant de pensée, d'une conception du monde et de l'homme, ayant touché l'ensemble des sciences et des arts à une échelle européenne.
L'intérêt de ce nouvel ouvrage est d'aborder cette période à travers le prisme des notions de temps et d'incertitude, en en montrant toutes les résonances actuelles. Les différents chapitres s'établissent autour de deux parties principales, dans un renversement khâgneux : «Temps de l'incertitude» / «Incertitude du temps». La fin du XVIe siècle voit émerger un large mouvement de remise en cause qui touche tous les domaines de connaissance et infléchit la conception du temps, de la durée et de l'espace (à la fois spatial et mental). L'homme entre pour plus d'un siècle dans une «ère du soupçon», qui est aussi une période de désordre, de dérèglement et d'instabilité. S'instaure une conception de la modernité fondée sur le transitoire et l'éphémère, qui jouira d'une longue postérité, et sur les bases de laquelle nous vivons encore aujourd'hui.
L'incertitude envahit tout d'abord le monde scientifique, avec la découverte des deux infinis et l'élargissement de l'espace, du monde clos de Ptolémée et Aristote, à l'univers illimité de Copernic et Galilée. Du géocentrisme à l'héliocentrisme, le centre se déplace et se perd ; l'homme est pris dans ce mouvement centrifuge vertigineux. Parallèlement, l'Europe vieillit brutalement lorsqu'apparaît le Nouveau Monde. Avec le trouble des guerres de religion, l'unité religieuse éclate à jamais, tandis que Dieu s'éloigne et que le pessimisme augustinien accroît son influence. A l'euphorie des connaissances nouvelles, succède le soupçon d'une docte sagesse impossible à conquérir, dont les frontières sont sans cesse reculées (on pense à Montaigne), tandis que l'individu toujours fuyant ne parvient pas à se saisir lui-même. La tentation d'un scepticisme généralisé, voire d'un nihilisme stérile, est forte. La littérature du temps rend compte de ce vertige à travers les motifs récurrents du songe, de l'illusion et du theatrum mundi. L'homme est poussière et la vie n'est qu'un songe, comme nous le rappellent Shakespeare et Calderón. Benito Pelegrín nous montre une fois encore que les différentes littératures nationales sont traversées par des incertitudes communes qui se font échos : la «perle irrégulière» baroque est une image qui rend bien compte de l'indéfinition des limites spatiales et mentales, de l'éclatement des dogmes politiques, religieux et moraux. Mais cette période d'incertitude est aussi celle de la nouveauté ; elle inaugure une nouvelle façon de mesurer, de nommer et de formuler le monde.
L'auteur refuse de séparer radicalement période baroque et période classique, l'une qui serait caractérisée par sa rigueur et sa régularité ordonnée, l'autre par le désordre. Le mythe de la certitude classique n'est qu'une légende contestable. Au travers d'un large panorama étudié de manière non chronologique, en multipliant les allers-retours entre la fin du XVIe siècle et le milieu du XVIIIe siècle, Pelegrín développe des exemples dans tous les arts, mais aussi les sciences, dans un corpus français, italien et espagnol (notamment Gracián), en montrant comment tous ces différents domaines sont étroitement imbriqués. Il entend ainsi enrichir notre connaissance de cette époque lointaine, mais aussi, par un ouvrage accessible à un large public, et non réservé à un strict lectorat universitaire, nous amener à forger des passerelles avec nos propres incertitudes présentes.
Toutefois, en contestant l'étiquette de classicisme, Pelegrín prend le risque d'une dilution sans fin de la notion de baroque. On pourrait souhaiter que ce terme soit ici davantage problématisé, abordé avec distance et resitué dans son contexte critique. Son entreprise de vulgarisation captive, mais court aussi le danger de frustrer le lecteur, qui devra approfondir cette étude par lui-même s'il souhaite pousser plus loin dans l’analyse. Néanmoins, ce nouvel ouvrage témoigne une fois encore de la richesse artistique, esthétique et épistémologique de ce que l’on considère comme l'aube de l'âge moderne.
Françoise Poulet
(Mis en ligne le 10/03/2009)
mercredi, novembre 01, 2006
Figurations de l'infini, L'âge baroque européen, Seuil, 2000, 478 p.
"Sur les vagues des arts, la tempête de science, philosophie, religion, d'Europe en Amérique, ce livre se rêve Invitation poétique au voyage des rives des utopies de la Renaissance aux dérives de leur fin : à travers le Baroque lancé dans l'exploration et l'exploitation du monde, l'occupation du sol et la préoccupation du Ciel, enflammé par l'Homme et embrasé par un Dieu en partance. D'une sensation de terre illimitée au sentiment d'espace indéfini, une culture en expansion continue dit l'infinité en ses figurations. A l'image d'une époque qui éleva l'utilitaire au niveau de l'art et l'art à la dignité de l'utile, cet ouvrage savant se rêve aussi poli et communicable : la communicabilité est la politesse du savoir, l'élégance en est le savoir-vivre."
Benito Pelegrín
(Ramon Chao, "Le Roman du baroque", Le Monde, 20/04/2001)
« un livre baroque sur le baroque »
(« Premiers pas dans l’infini », Jean-Baptiste Marongiu, Libération)
« Véritable monument dont la magnificence, l’ampleur cosmique et l’élégante originalité tarderont à être surpassés si elles le sont un jour. [...] multiplicité des pistes qui parcourent cette géographie poétique. »
(Jacques Lovichi, La Marseillaise)
« Ce livre est une somme. [...] Benito Pelegrín a conçu lui-même un ouvrage baroque qui renouvelle le genre de l’essai, dans la mesure où il mêle à une étude universitaire approfondie et une réflexion audacieuse, des passages dignes d’un authentique écrivain doublé d’un poète. »
(Jean Contrucci, La Provence)
« plume [et] pensée vibrionnantes .»
(Franck Langlois, Opéra)
«Cet essai, loin d’être une seule analyse, un tour d’horizon, devient œuvre de création elle-même. Par son style proliférant, l’auteur colle à son sujet [...] dans une «rêverie géométrique»...l’auteur réussit un véritable envol lyrique.
Ouvrage ambitieux, lui-même œuvre baroque que le lecteur non spécialiste peut et doit parcourir avec bonheur. «
(Sylvie Cohen, Art Sud)
«À l’image des itinéraires qu’il évoque, ce beau volume ouvre au lecteur, en un savant tressage de liberté et de rigueur, d’ivresse et de vigilance, ces chemins réels et imaginaires des Voyageurs qui, pendant plus de deux siècles, ont exploré en eux et hors d’eux, l’Inconnu.
...l’ouvrage entrepris pouvait frôler l’inventaire. Par la liberté de la démarche, proche en cela de son objet, il est, au contraire, aventure : construction nourrie de la plus grande érudition, exploration rigoureuse, consentant néanmoins aux allures les plus souples, risque accepté et maîtrisé. »
(Sigila)
«...il doit être considéré pour son apport scientifique à la connaissance du baroque et pour ses qualités esthétiques.[...] L’essai se transforme soudain en poème en prose comme si l’écriture ne pouvait plus ruser avec elle-même pour dire l’indicible. »
(J.-M. T., Autre Sud)
« stimulant ouvrage... »
(Olivier Renault, Art Press)
«Dans l’ouvrage de Benito Pelegrín […] la musique est en bonne place. Elle n’apparaît pas isolée des autres arts, de la littérature et de la science. Aussi est-on amené à mieux comprendre ce qu’elle signifiait dans un univers culturel en expansion qui, de dcouvertes en découvertes, élargissait les espaces de la terre et du ciel. »
(Jean Roy, Livres cadeaux, Le Monde de la Musique)
«...dans une formidable fourmilière d’informations se fondent l’étude savante et la poésie. À la fois ouvrage de référence et plongée ludique dans toutes ces formes d’art et de pensée prétendument «irrégulières».
(Caroline Alexander, L&A Théâtre)
«Le propos, empreint de poésie, très érudit, dépasse l’art pour cerner une société et une manière de penser.»
(La Montagne)
«…Benito Pelegrín nous convie à une promenade poétique aux rives des utopies de la Renaissance et jusqu'en leurs dérives crépusculaires…savantes rêveries ».
(L’Éducation musicale)
«Dans de nombreux passage -je dirais presque partout- c’est le poète qui s’exprime en notations subtiles et nuancées. [...] Mais trop souligner l’aspect poétique de L’œuvre aboutirait à une méconnaissance de sa nature réelle ; car en fait, c’est un livre pensé, un livre construit où la raison contient et canalise le flot des intuitions sensibles. De là un style nerveux, noué, en tension perpétuelle entre des contraires qu’il essaie de maintenir et de penser ensemble envers et contre tout. [...] non par des concepts logiquement enchaînés, mais par des images et des symboles puissants dont il s’applique à amplifier encore les résonances dans notre âme ; les schèmes et ces symboles se relient et s’entrelacent par affinité ou par inimitié, s’appellent et se renvoient de manière plus musicale que rationnelle : leur ensemble construit une symphonie puissante et évocatrice, poétique et envoûtante, qui mieux que de sèches analyses arrive à rendre présent l’univers baroque dans sa complexité et surtout dans ses tonalités et ses couleurs propres.»
(Pierre Trainar, Conservateur en chef, Bibliothécaire-Archiviste de l’Académie des Jeux Floraux, rapport public du Premier Grand Prix Gaston Calbairac décerné à l’ouvrage).
"Écrire le Baroque, écrire baroque"
« S’infiltrer au cœur d’une poétique et d’un éthos baroque, explorer de l’intérieur la naissance d’une vision du monde, telle est lé démarche empathique choisie par l’auteur, souvent menée avec grâce […] Le discours critique devient récit, et style, et métaphore, volutes de phrases qui miment, sans le dire, une esthétique de la profusion qui tend vers l’infini.
[…] Cette entreprise titanesque qui tente de saisir l’infinité de formes, découvertes, et questionnements nouveaux compris dans un espace temporel défini, semble reconduire à l’échelle du projet global de l’ouvrage l’approche mimétique exemplifiée au niveau du style, puisque la thèse de Pelegrín fait du Baroque (l’homme baroque ?) une tentative d’approcher l’infini.
[C’est] en quelque sorte un texte source, baroque. »
Cécile Alduy, École Normale Supérieure et Université de Reims,
Fabula, Revue des parutions en théorie littéraire
«… un livre de référence […] À lire »
Le Figaro, 30 mars 2005
"Le Baroque, c'est beaucoup plus qu'un style. Il y eût un âge baroque européen. Qui n'est peut-être pas achevé, comme le démontre Benito Pelegrin. […] Dans un essai remarquable de clarté et d'érudition, Figurations de l'infini, l'universitaire et dramaturge Benito Pelegrin, remet en perspective cet "âge baroque" qui court tout au long de l'histoire moderne occidentale."
La Liberté, Fribourg
"Universo infinito e fragilità del uomo."
Carlo Ossola, Il Sole
En su libro Figuraciones del infinito. La edad barroca europea, Benito Pelegrín nos ofrece una espléndida síntesis de lo que significó aquel momento de cambio:
"Al comienzo de los grandes descubrimientos del Mundo moderno, el europeo se encuentra frente al océano como en este comienzo de siglo ante el espacio: con el deseo y el miedo de atravesarlo, con la urgencia de explicar el cosmos... En proporción con los avances geográficos, cosmológicos, y la pasión de la medida del mundo, todas las referencias se mezclan o se pierden en la desmesura confusa de este trágico fin de siglo del Renacimiento que desgarra a Europa en religiones enfrentadas por un Dios común. Esta época tiene el sentimiento exaltado, angustioso, de haber rechazado los límites y quebranta las prohibiciones. Entre rebelión y culpabilidad, el hombre del Barroco se emborracha fáusticamente de experimentaciones de lo posible, siente el vértigo de los infinitos y experimenta, tras el despegue, la pesadez del fracaso. De esta manera, se mide con la desmesura del mundo verificando aún su grandeza y miseria con la escala celeste, antes de comprender que la muerte de los hombres es necesaria para la inmortalidad de Dios".
"(...) Esta civilización de la duda da lugar a un arte de la afirmación, del exceso que, nacido en Italia, llega a ser internacional y cruza los mares con la expansión colonial: el mayor hecho cultural de Europa desde el Imperio romano, llega a serlo a nivel mundial. Pero, cultura emigrante, el Barroco es, sin embargo, un arte de acogida que se adapta localmente y adopta sin discriminación las modalidades indígenas... Esa heterogeneidad no es reducción a la unidad, sino armonización de lo uno en lo múltiple: una apertura del Uno al Otro..."
MILENIO, Geografía e Historia
Florence Delay, de l'Académie française :
« tu as écrit un grand livre [...] je lis par petits coups, apprenant tant de choses, goûtant les merveilleuses traductions de l'espagnol et de l'italien qui jalonnent un aussi vaste espace terrien, céleste et maritime…Oui, il porte bien son titre et te voilà géant. Je lui adresse tous mes vœux ainsi qu'à toi: une belle année de reconnaissance! »
(samedi 6 janvier 2001)
Guy Scarpetta, essayiste, spécialiste du Baroque :
«…bravo. C’est un travail énorme, complet, intelligent, stimulant intellectuellement -et vous ne serez pas étonné d'apprendre que je suis, disons à 95%, en accord avec ce que vous avancez. » (29 octobre 2000)
Eugène Green, metteur spécialiste du Baroque en scène, essayiste, cinéaste :
« C'est une évocation merveilleuse du monde baroque dans sa dimension globale à travers les frontières et à travers les divers domaines d'expérience et d'expression, ce que peu d'auteurs ont essayé de faire jusqu'ici. D'autre part comme tout ce que je connais de toi, c'est admirablement écrit. »
(24 mars 2001)
Rodrigo de Zayas, musicien, musicologue, écrivain :
«…livre impressionnant, magnifique […sur les pages 318-319] je me permettrai une glose -superficielle- à propos de l'humilité humaine de Descartes : il se pense ''je suis". À La Flèche, il a amplement médité sur le nom que Dieu lui-même se donne: "Je suis celui qui est [Je suis]". Dieu pense-t-il? La question étend une ombre tout à fait baroque sur le "père de la philosophie moderne" et, surtout, sur son humilité humaine. Marinisme alla francese?
Quoiqu'il en soit, je suis fermement convaincu que toi seul pouvais entreprendre pareille aventure : se figurer l'infini baroque sans sombrer dans la folie, et l'écrire permet de dire, sans mentir, Je suis."
Je te félicite. »
(Séville, le 1er décembre 2000)
Michel Falempin, écrivain, Bibliothécaire, Centre Pompidou :
« Je ne veux pas attendre plus pour te faire part d'un enthousiasme qui ne devrait, je pense, pas trop te surprendre.
...tes pages magnifiques sur l'Amazone, enfer et paradis, m'ont replongé dans des chapitres de La Légende travestie ; les flatulents petits personnages qui rappellent les vents sur les cartes devraient faire une réapparition dans une prochaine plaquette [...] j'en ressens une émotion violente.
Mais au-delà de l'affect, de ma propre histoire, je veux te faire part aujourd'hui de toute mon admiration pour cette prose magnifique : on aimerait que mains auteurs contemporains de romans trouvent dans cet ouvrage relevant en principe du genre plus austère de l'essai une leçon d'art et de style. [...] Il y a constamment une alliance rare d'érudition et de rythme : le savoir emporte, ravit, bouscule. [...] les proximités des vocables [...] à la fois surprennent et paraissent aussitôt d'une si absolue nécessité, si naturelle, que l'on s'étonne de ne pas y avoir songé. Ce livre évoque un monde baroque mais il y ajoute à l'évidence quelque chose : lui-même, comme une pièce supplémentaire. Qui veut savoir ce que fut, ce qu'est la baroque, le découvre ainsi doublement: par ce que ce livre dit et par ce qu'il fait. »
(Le 2 XI 2000)
Jeanyves Guérin, spécialiste du Baroque, Professeur des Universités, essayiste :
« Il y a eu les livres de Rousset puis ceux de Dubois. C'est ton livre qui va être désormais la référence. »
(Le 5/XI/2000)
Gisèle Mathieu-Castellani, Professeur des Universités essayiste, spécialiste du Baroque :
«Comme tu écris bien! Et quel plaisir de te lire, en cette prose succulente et "nerveuse" (au sens où l'entendait Montaigne). »
Claire Pailler, Professeur des Universités :
« Quel beau titre! [...] lectures en vertiges de volutes. Je m'en régale. »
Lucien Guérinel, compositeur :
« J'ai rarement lu un livre de réflexion générale comme le vôtre avec autant d'intérêt passionné [...] Car votre livre n'est à aucun instant l'assommoir que ce genre-là n'hésite pas à laisser tomber sur les petites têtes incultes, il n'est pas un inventaire de grand boutiquier, non, il est le livre d'un poète qui nous prend par la main pour faire ce grand voyage à rebours grâce auquel tout va s'éclairer comme si vous aviez allumé, d'un coup, les rampes merveilleuses d'une nuit de fête. Ah! le "gai savoir".
Car vous jouez constamment [...l avec le mot, avec la connaissance des choses, des événements, vous établissez les fils d'or de l'aventure humaine que le vent -le temps- effiloche peu à peu au point d'égarer les nouvelles générations dans le conformisme, le lieu commun, la boue quotidienne de l'à-peu-près. Votre livre est une leçon comme on imagine la leçon d'amour dans un parc : la main d'une femme y gagne tant de grâce...
Le cœur du lecteur y gagne tout, lui qui, si souvent dépossédé de ses nécessités, trouve là un envol enfin heureux vers une lumière qui lui valait bien cette magistrale entreprise. »
(St Bonnet de Joux, le 12 avril 2001 )
Robert Altmann, peintre, graveur :
« Quel livre merveilleux. Un brassage de l'histoire avec des vues surprenantes sur l'évolution du baroque. J'ai lu cela avec passion. Pour connaître cette époque, c'est sans doute dorénavant un ouvrage indispensable. Félicitations! »
Jean-Robert Caïn, Psychiatre, organiste titulaire, Président de l'Office de la Culture de Marseille :
«…moments merveilleux comme cette évocation passionnante du Baroque dont tu as été l'un des acteurs les plus émouvants et les plus éclairants avec, notamment, tes Figurations de l'infini que je ne cesse de déguster : quelle belle évasion dans un monde où tous les arts se croisent et s'entrelacent pour nous séduire. Encore merci..."
Sœur Claire, carmélite:
« Vous précisez que «cet ouvrage savant se rêve communicable…» : merci pour le lecteur de mon niveau, qui risquerait, sans cela de rester à la porte!"
(le 1er novembre 2000)
ou l’ayant mentionné à propos de la participation de B. Pelegrín
Seules figurent les émissions nationales :
Le Gay savoir, de Gérard Gromer, France-Culture, 28.12.2000, 21h-22h15 ;
Comment l’entendez-vous?, de Thierry Beauvert, France-Musique, 27.3. 200, 9-10h ;
Une Vie, une œuvre, de Jacques Munier, France-culture, sept. 2001 ;
Les Chemins de la musique, de Gérard Gromer, France-culture, semaine du 24-28 sept. 2001 ;
Les passions, de Catherine Pont-Humbert, France-Culture, diffusée dans la semaine du 6 au 10 mai 2002 ;
Les Chemins de la musique (La Folie), de Gérard Gromer, France-Culture, mai 2002.